Dis, comment on fait les bébés ?


C’est que la question que je commence à me poser car depuis plusieurs mois (10 pour être précise et 8 jours…), je pense faire ce qu’il faut et pourtant….mon ventre reste désespérément vide.

J’aborde là l’un des sujets cruciaux qui me préoccupent. Le désir d’enfant, long à être exaucé.

Depuis toujours je crois, je me sens maternelle. Ce n’est pas vrai que toutes les filles le sentent et le sont, d’ailleurs ce n’est pas une obligation, mais chez moi c’est une prédisposition évidente. Petite j’ai souffert de n’avoir ni petite sœur, ni petit cousin à pouponner. Je n’ai pu donner de cet amour qu’à l’arrivée de mon premier neveu, j’avais 14 ans.

Aussi, lorsque avec Sébastien c’est devenu sérieux, le sujet est très vite arrivé sur le tapis. D’ailleurs à l’été 2007 nous avions programmé de commencer les essais en mars 2008. Pas avant car nous avions calculé que l’accouchement ne devait pas se produire avant que l’on ait emménagé dans notre nouvel appartement, alors en cours de construction. Je me souviens qu’à ce moment là, l’émotion était grande et l’excitation aussi ! Le mois de mars me semblait infiniment loin ! Mais en mars 2008, nous n’avons pas commencé l’aventure car entre temps nous avions programmé notre mariage, prévu pour le mois d’août suivant. Et bien que cela me contrariait de repousser le projet bébé, je préférais ne pas faire de caprice, attendre quelques mois et profiter de mon mariage pleinement. Un bonheur à la fois, m’étais-je convaincue !

Avec les préparatifs du mariage, le mois d’août est vite arrivé. Et si je savais que le 30 août aurait pour moi une saveur particulière, c’était parce que j’épousais l’homme de ma vie bien sûr, mais aussi parce que le soir, pour la première fois, nous pourrions tenter de faire notre bébé… je tiens à partager ce détail de ma nuit de noces, le premier rapport susceptible d’engendrer le plus grand des bonheurs a été d’une intensité spéciale. J’ai eu l’impression de vivre le moment le plus intime de mon couple…

Bref. Nous voilà le 10 juillet 2009, et toujours pas de bébé au chaud. J’ai connu une fois la joie de lire un test de grossesse positif, mais j’ai fait une fausse-couche précoce à 3 semaines de grossesse, la joie a donc été de courte durée… de cette expérience on souhaite retenir le positif, à savoir qu’à priori tout fonctionne, ce qui est encourageant. Mais la tristesse et la déception sont bien présentes aussi.

Alors à chaque fois que les vilaines débarquent, je suis abattue au point de vouloir mourir. Je ne trouve rien qui puisse me faire aller mieux, rien qui puisse me redonner espoir. Je le vis comme une punition, qui se répète, et que je ne comprends pas. Le premier des sentiments c’est la déception bien sûr, mais je ressens aussi de l’inquiétude. Je ne peux pas m’empêcher de penser « 10 mois c’est super longs mais si ça se trouve l’année prochaine à la même date tu en seras au même point… » Et ça, ça me fait super peur ! car après tout, pourquoi pas ? Quand déjà au bout de 2 mois je m’impatientais, on me disait « attends, ça marche jamais du premier coup, la moyenne c’est 6 mois ! ». Maintenant on me dit « oui mais grâce à la fausse-couche au moins tu sais que tout marche ! ». Je ne peux plus les entendre ces phrases toutes faites et basées sur du rien du tout à la noix. Certaines femmes au bout de 10 mois d’essais infructueux peuvent être zen et positives, mais moi au bout de 3 mois c’était déjà la déprime…Je ne demande pas forcément aux gens qui m’entourent de me comprendre, mais seulement de ne pas me juger sur mon obsession. Et comme très peu (trop peu) de personnes y parvient, je partage cette expérience quasiment toute seule. Avec mon mari bien sûr !

Et pourtant il serait bien ce bébé avec nous ! On a 30 ans, une maison, on est en CDI tous les 2, on ne boit pas, on ne fume pas, on est sérieux et responsables…… Tant de bébés naissent dans de mauvaises conditions, pourquoi nous on n’y a pas droit ? Je sais que je ne devrais pas crier à l’injustice comme ça car pour certains couples la situation est bien pire que la mienne, mais c’est difficile de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

Enfin, je voulais juste mettre la première pierre à l’édifice « bébé » car j’aborderai à nouveau le sujet, assurément.